lundi 26 décembre 2011

CLOC


    Soudain. Cloc. Le silence envahit la pièce. Cloc. Presque machinalement. Cloc. Il ouvre les yeux. Cloc. Déjà debout. Cloc. Au milieu de la pièce. Cloc. Son lit défait. Cloc. Ombre parmi les ombres. Cloc. La lune. Cloc. Absente pour le moment. Cloc. Sa femme. Cloc. Elle ne reviendra pas. Cloc. Noyée dans la nuit noire et profonde. Cloc. Elle émet un craquement sous son poids. Cloc. Cette rambarde sur laquelle pèsent des siècles. Cloc. Son reflet s’efface dans le miroir. Cloc. Noir comme la nuit. Cloc. Son œil grand ouvert regarde mais ne voit pas. Cloc. Les yeux dans les yeux. Cloc. Elle contemple longuement cette statue. Cloc. Figure inhumaine glacée par l’ennui. Cloc. La dépouille du défunt mari trône tel un trophée. Cloc. Au loin, dans la chambre des invités. Cloc. Gît par terre une horloge en bois verni qui s’est arrêtée. Cloc. La pointe de l’aiguille sur le 12. Cloc. Une seringue empêche ses aiguilles de tourner. Cloc. Un filet noirâtre discrètement macule ses flancs. Cloc. L’esprit prompt mais les muscles endoloris. Cloc. Le mari gît sagement dans son ultime tombeau. Cloc. Les pensées vers cette pièce de bois maculée de curare. Cloc. Là haut, on aère la pièce et jette avec un empressement sincère de bien douloureux souvenirs. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire