mardi 12 avril 2011

La nuit au bout du tunnel?

  C'est un fait, l'on attribue souvent aux "artistes" les plus talentueux (reconnus dirons-nous) une certaine capacité d'abstraction par rapport au monde des gens dits "normaux", leur marginalité leur conférant une certaine aura, mieux, un cheminement historique en dehors des sentiers de la convention, cheminement qui devrait, à lui seul, expliquer, justifier, légitimer sinon la réussite elle même, du moins le talent tel que reconnu à l'artiste ainsi proclamé (le plus souvent à juste titre, d'ailleurs). Tout se passe comme si le confort devait avorter l'inspiration, comme si seule une misérable existence de gueux asocial, véritable reître sans manière, pouvait assurer à elle seule la qualité d'une production...en somme, une sorte de fumier, moisissure de vie gâchée, sacrifiée sur l'autel d'un printemps de la création, avant que ne disparaisse prématurément, fauché à l'automne de sa gloire, l'artiste opportunément immortalisé, la chute du dieu grec vivant, moissonné en pleine jeunesse, son sourire de marbre pour ultime "au revoir".

Je devrais ainsi me réjouir, mieux, rendre grâce aux dieux d'avoir bien voulu jalonner de tant d’embûches la mise en place de mon humble blog dans les conditions que je souhaitais (avec des commentaires libres et une possibilité de rémunération, et bien sûr avec un public, détail non négligeable). Dernière déconvenue dans cette aventure, le délitement de mon écran, qui semble se faire plus vieux que moi et souffre, par endroits, d'une myopie avancée.Mon bon coeur aidant, j'achèverais bien la pauvre bête, agonisante, hélas!Les tapis du salon ne sont pas cousus de fils d'or, le roi Midas n'ayant pas daigné élire refuge dans mon domicile..bref, je dois faire contre mauvaise fortune bon blog. Pas facile. Et lorsque je songe à Homère, ce noble et antique vieillard, atteint de cécité vers la fin de sa vie, après avoir guidé tant et tant de gens (ce qui est encore bien loin d'être mon cas, est il seulement utile de le préciser?), je me demande si le destin de l'artiste, du créateur, du vrai, n'est pas voué au tragique (et surtout s'il est strictement nécessaire que je le suive dans cette voie "obscure", c'est le moins que l'on puisse dire, pour aboutir à quelque écrit sensé...).


2 commentaires:

  1. un peu succin comme analyse du tragique dans la création artistique.

    Y a pas moyen d'enlever la vérification par code pour CHAQUE commentaire ? C'est décourageant ..

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  2. Ce moyen s'appelle le cookie dans ton navigateur, normalement, il devrait se souvenir de toi. Mais je suis d'accord que ce système est inapproprié pour un blog, une vraie forteresse contre les spams mais aussi tous les coms!

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