jeudi 14 avril 2011

Quelques grammes de sexisme poivré dans ce monde d’égalité parfaite

  L’autre jour, une femme anonyme  me faisait remarquer sur la boîte mail de mon compte yahoo Q/R(oui, il est plus facile de m’envoyer un mail sur mon compte Q/R que de déposer un commentaire sur mes billets de blog, tout cela est très logique) que mon caractère, outre un certain nombre de défauts dont elle me dressait la liste généreuse (liste que le manque de place sur ce blog ne me permettra hélas pas de retranscrire ici dans sa plus exhaustive forme), comprenait une manifestation avancée de sexisme. Sur quoi je lui demandais bien sûr de m’expliquer en quoi j’aurais pu faire preuve, à quelque titre que ce soit, de cette maladie de l’homme communément attribuée à lui par les femmes, incidemment.  Elle me rétorqua alors, sur le ton adoucis de la réprimande compréhensive (après tout, que n’étais-je d’autre qu’un homme) que je l’aurais rencontrée, il y a de cela fort longtemps, sur cette plateforme d’échange intellectuel et de partage mutuel qu’est yahoo Q/R, et que j’aurais tenu des propos déplacés à l’égard de la gente féminine. Je lui fis remarquer bien sûr que le système même de yahoo Q/R (mais pléthore d’autres aussi, construits sur le même principe) encourageait, facilitait la composition d’un masque, d’un jeu scénique, sous couvert d’un juste anonymat, et que mon caractère « dans la vie réel », s’il comportait des défauts, ne les réunissait peut être pas tous comme dans ce personnage, ou tout du moins pas dans une proportion aussi flagrante,  ce qui m’amène à traiter deux points.

  J’adore les femmes, sur un air de Julien Clair, ou de « il était une fois » de Richard Dewitte (avec la sculpturale Joëlle Mogensen ). Oui, il était une femme, la femme à elle seule est un conte pour grands enfants, une valse à deux temps qui s’écrit au présent, au passé, au futur... un regard  enveloppant croisé, capté, précieusement recueilli  dans la prime jeunesse et qui vous fait encore frémir lorsque vous comparaissez devant la porte cochère de la vieillesse. Il y a de la magie dans ce regard, les milles et une nuits, les mille et une vies de femmes qui se ressemblent et s’opposent tout à la fois, les mille et une facette du même mystère. Mystère pour l’homme, pauvre ère, toujours perdu, deux tours de retard, pauvre fou sur l’échiquier, bien loin en tout cas du personnage épique désiré toute leur vie par ces éternelles petites filles, qu’une savante propagande littéraire enfantine aura conduit à rêver du parfait mélange de l’humain, la beauté, la richesse, l’intelligence et le charme en prime, une créature mythologique que l’on ne saurait rencontrer que dans les musées.  Les relations de la femme avec l’homme sont un savant jeu diplomatique de choses murmurées du regard et de choses entendues, ce que Pierre Bourdieu appellerait d’une manière fort disgracieuse « la notion de face ou de rôle », un masque que chaque individu revêt pour évoluer en société, et se conformer aux différents codes des différents milieux où il évolue..

Ce qui m’amène  insidieusement à mon deuxième point : la notion de masque sur certains forums.  Incontournable, nous l’avons vu, en société, le rôle du masque dans les forums peut revêtir aux yeux de certains, certaines un caractère intolérable, non pas car il existe, mais bien car il est manifeste, exagéré, amplifié jusqu’à la bouffonnerie la plus grotesque et divertissante. Bien sûr, le système encourage cela,  la présentation anonyme (ou avec des pseudos fantaisistes), l’adjonction d’informations complémentaires invérifiables (photos, date de naissance, genre, profession) ou leur absence permet réellement de se reconstituer une identité, de faire fi d’un apparaître, d’une apparence corporelle et de gestuelles, habillements ou mimiques avec lequel l’on avait coutume de composer en société, pour lui substituer une existence virtuelle basée sur les seuls mots, le discours donnant à lui seul vie au personnage, étrange défi, admirable enjeux. Le revers de la médaille est la perte de repères pour les autres usagers du forum, petits nouveaux ou vieux monuments suffisamment ancrés dans une situation de complète transparence par rapport à leur « vraie vie » pour qu’il leur semble illégitime de ne pas pouvoir s’appuyer sur les quelques données « civiles » délivrées (ou non) par les autres usagers.

Tout ceci pour conclure que si même les diamants ont plusieurs facettes, les simples cailloux peuvent receler aussi quelques mystères, pour peu qu’on les oriente dans la bonne direction.


2 commentaires:

  1. Désolé, mais j'ai rien compris .. compte QR, critique de femme lointaine, femmes admirables, masques et vin .. ))

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  2. Et oui, un peu de tout, c'est un peu à l'image du personnage (le vrai): confus!

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